Résumé
Les recherches sur les intellectuels au Québec ont donné lieu à de nombreuses publications ces vingt-quatre dernières années. Ces recherches tissent une histoire riche et complexe autour d’hommes et de femmes qui ont pris la parole dans l’espace public et qui ont tenu un discours critique sur la société. Pour intéressantes qu’elles soient, elles laissent souvent dans l’ombre une question essentielle pour toute société, la question éducative. L’historiographie québécoise de l’éducation montre en effet qu’il y a très peu d’études dédiées à la pensée éducative au Québec, donc à une histoire intellectuelle de l’éducation. Par pensée éducative, nous entendons les conceptions de l’éducation, leurs finalités et leurs valeurs, les modèles humains qu’elles souhaitent former, les justifications qui les fondent. Ce livre est consacré à combler en partie cette lacune. Il a pour but en particulier d’examiner la pensée éducative de quelques figures intellectuelles marquantes au Québec nées avant 1850. Quel sens ont-elles donné à l’éducation ? Quelle place occupait l’éducation dans l’économie de leur pensée ? Sur quelles conceptions du savoir et de l’homme reposait-elle ? Quelles visées éducatives poursuivaient-elles ? Ce sont là quelques-unes des questions qui sont examinées dans cet ouvrage.
Inscription dans les chantiers de la chaire
L’ouvrage collectif s’inscrit dans le Chantier 2. Le Parlement et l’administration publique et parapublique : orientations, expertise, capacité d’agir de l’État. L’œuvre explore la pensée éducative des artisans du système d’éducation de la fin du XIXe et du début du XXe siècle avec des acteurs institutionnels comme Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, Félix-Gabriel Marchand et Honoré Mercier.
En suivant le parcours Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, surintendant de l’Instruction publique, il est possible de circonscrire la pensée éducative qui a façonné cette institution et de suivre l’évolution de ce haut fonctionnaire à travers les enjeux de l’éducation durant la création de la Confédération.
L’analyse des pensées éducatives d’Honoré Mercier et de Félix-Gabriel Marchand, anciens premiers ministres du Québec de la fin du XIXe siècle, nous permet de cerner les grandes orientations et la capacité d’agir de l’État. Le premier fait augmenter le budget alloué à l’instruction publique tout en protégeant les droits scolaires des minorités. Marchand, dans sa tentative de réformer l’instruction publique, pousse l’État à assurer la gratuité des manuels scolaires et à augmenter la rémunération des enseignants.
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