Maude Flamand-Hubert est historienne et Ph. D. en développement régional, professeure agrégée au département des sciences du bois et de la forêt, Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, de l’Université Laval et a été titulaire de la Chaire de leadership en enseignement en gestion durable des forêts privées de 2018 à 2024. Son programme de recherche s’organise autour de l’étude des mutations du territoire forestier et des modes d’utilisation des ressources du milieu forestier. Prenant le Québec comme principal terrain d’investigation, elle propose une approche fondamentalement interdisciplinaire qui privilégie la compréhension des transformations dans le temps et dans l’espace. Elle s’intéresse tout particulièrement à l’interdépendance entre les trajectoires collectives et individuelles afin de comprendre les rapports de pouvoir et les stratégies déployées par les acteurs pour naviguer dans des environnements contraignants, mais également les possibles formes de collaboration qui peuvent en émerger. En ce sens, un volet de ses travaux s’intéresse aux structures et explore la régulation des territoires, des ressources et des pratiques. Un autre volet porte sur l’étude des pratiques individuelles ou de groupes et les modes de vie à l’échelle du quotidien, de façon à saisir les stratégies et les tactiques mobilisées par les acteurs configurant leur capacité d’agir et la production de sens dans un monde incertain. En prenant un objet, la forêt, comme centre de ses intérêts, cela lui permet de comprendre la complexité des interactions qui s’élaborent autour de celui-ci. Sur le plan méthodologique, elle s’inscrit dans la continuité des perspectives interdisciplinaires proposées par l’histoire environnementale, qui explore l’expérience humaine en étroite relation avec l’écologie, tout en accordant une attention privilégiée aux dimensions sociales et culturelles dans l’interprétation des phénomènes territoriaux. Elle croise les approches sérielles visant l’analyse de volumineux corpus de sources et les méthodes qualitatives pour l’analyse documentaire et les enquêtes de terrain. Un de ses principaux projets de recherche porte sur la genèse des forêts privées au Québec, explorant l’évolution de l’appropriation du territoire forestier privé au croisement de sa régulation politique et juridique, de la matérialité des expériences vécues par les populations, ainsi que des représentations et des identités spécifiques qui découlent de ce mode d’occuper et d’habiter le territoire.
Champs d’expertise
- Histoire forestière, régionale et environnementale
- Québec, XIXe-XXIe siècle
- Représentations de la forêt et des milieux forestiers
- Utilisation des ressources naturelles
- Rapports humain-nature
- Politiques publiques
- Forêts privées et propriétaires forestiers
Projets de recherche
- 2025-2030 Reconstituer le récit du territoire forestier, une propriété à la fois
- Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH), Développement Savoir (Soumis)
- 2020-2023 Genèse des forêts privées québécoises : politiques nationales et expériences territoriales
- Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC), Soutien à la recherche pour la relève professorale, 56 954 $
- 2020-2022 Genèse de l’espace forestier privé au Québec
- Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH), Développement Savoir, 47 695 $
- 2020-2022 Cartographier les politiques de l’expertise professionnelle au Québec, 1868-2018 (cochercheuse)
- Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), Programme Savoir : Subventions de développement Savoir, 47 000$, chercheur principal : Julien Prud’homme (UQTR)
Publications
- Flamand-Hubert, M., (sous presse). « “Limites à bois” et “billets de colonisation” : la concession comme mode de régulation de la ressource forestière (Québec, XIXe-XXe siècle) », dans R. Morera et T. Le Roux, La nature sous contrat, Rennes, Presses Universitaires de Rennes.
- Castonguay, S. et M. Flamand-Hubert (sous presse). « Québec », in Canada’s Forests: A Long, Wide View. Vol. 1. Regional Perspectives on Forests and their Use, sous la direction de David Brownstein et Graeme Wynn, Canberra, Australian National University Press, coll. « World Forest History Series ».
- Banos, V., et M. Flamand-Hubert (dir.) (2020). « Les mondes de la forêt et du bois à l’épreuve des changements globaux : regards croisés », numéro thématique, Cahiers de géographie du Québec.
- Bernard, A., N. Gélinas et M. Flamand-Hubert (2020), « La participation publique en contexte d’aménagement forestier : en quête d’une « vraie » gestion intégrée des ressources », Cahiers de géographie du Québec, vol. 65, no 183, p. 295-307.
- Flamand-Hubert, M. et N. Lewis (2019). « Vous avez dit conservation? Parcours d’une notion dans l’immensité de la forêt québécoise » dans D. Busca et N. Lewis. Penser le gouvernement des ressources. Québec, Les Presses de l’Université Laval, p. 209-244.
- Flamand-Hubert, M. (2018). « Économie, science et imaginaire : “construction” de la forêt québécoise au tournant du XXe siècle » dans L. Coumel, R. Morrera et A. Vrignon, Pouvoir(s) et environnement. Rennes, Presses universitaires de Rennes, p. 145-157.
- Flamand-Hubert, M. et N. Lewis (2017). « Quand la connaissance détruit l’illusion : la réappropriation symbolique du territoire comme nouvelle forme de pouvoir (1920-1930) » dans H. Bérubé et S. Savard. Pouvoir et territoire au Québec depuis 1850. Montréal, Septentrion : 224-264.
- Flamand-Hubert, M. (2015). « “L’homme en face d’une nature qui le repousse” : forêt et territoire dans la littérature de la première moitié du XXe siècle », Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 68, no 3-4, p. 301-324.
- Lewis, N. et M. Flamand-Hubert (2013). « Entre les intentions et la mise en œuvre, la non-évidence d’une gestion forestière qui conjugue forêt et société » dans C. Farcy, Y. Poss et J.-L. Perron. Forêts et foresterie : mutations et décloisonnements. Paris, Éditions L’Harmattan : 49-66.
- Flamand-Hubert, M. (2012). Louis Bertrand à L’Isle-Verte (1811-1871) : Propriété foncière et exploitation des ressources, Presses de l’Université du Québec.